6 février 2025. Ça fait bien longtemps que je n'ai pas écrit ici. Il y a tellement à écrire. Trop. J'ecris, pourtant, pour mon prochain spectacle : " L"Impolitesse de l'Espoir". Et quelquefois pour dire quelques mots militants et politiques et poètiques, lors de nos rassemblements pour la Palestine, chaque semaine, depuis octobre 2023 ! Avez-vous remarqué que l'on parle encore de " Palestiniens" mais plus de Palestine. Trump veut annexer tout ce qu'il reste de la bande, et plus encore. Voilà un texte, qui pourrait faire chanson. Mais chanter ça ? Comment ?
Chanson pour un mort de froid
Chanson pour un mort de froid
Il avait deux jours, deux mois
Né dans le tout proche Orient
Déjà mort de son vivant
Petit, voilà tes joujoux
D’intifada, des cailloux
Des gadins, des osselets
Tombés dans ton bol de lait
Du sang pisse des aortes
Et la mère, la mer est morte
Depuis la Bande au Jourdain
Le proche Orient, c’est pas loin
A quoi ressemble Gaza
Voilà ce qu’en dit l’enfant
Là c’est comme un éléphant
Dans un magasin d’balsa
Nous parlons de génocide
Mais parler l’infanticide
C’est dire l’insupportable
Ça n’est pas vraiment chantable
Mettre une voix sur les morts
De Mayotte ou des Comores
De Palestine, du Liban
Du monde, c’est indécent
Faut pourtant nommer l’horreur
Mettre des mots sur l’malheur
Pour nous faire penser demain
Mettre l’espoir dans nos mains
A la barbe de la Raison
On ouvrira des maisons
Oui, un enfant survivra
On lui prêtera nos bras
A la barbe du territoire
Ce n’est pas la mer à boire
L’espace n’nous fait pas défaut
Pour vivre ici comme il faut
Ici, dans notre campagne
Il nous faut faire campagne
Pour les maudits, les mal-nés
D’la terre entière, les damnés
Qu’ont pas eu entre les dents
La p’tite cuillère en argent
Pour le vivre, le manger
Et ce qu’il faut partager
Les droits, l’air, le chaud, le toit
Ce petit enfant, c’est toi
C’est toi, c’est eux et c’est nous
Un plus un, ça veut dire nous
Chanson pour un mort de froid
Il avait deux jours, deux mois
Né dans le tout proche Orient
Déjà mort de son vivant